Les canaris dans la mine

Dans un monde financier hydrocéphale, qu’est ce qui n’est pas trop gros pour s’effondrer ? Cela a commencé avec les mégabanques, dont une liste a été dressée, puis les fonds d’investissement les ont supplantés, mais il y a pire encore, installé en son cœur. Les chambres de compensation destinées à maitriser le risque de défaut de paiement des transactions financières, à force de concentrer celui-ci, sont paradoxalement devenues un point de fragilité du système.

Les envies rentrées du monde bancaire

Manger ou être mangées, tel est le dilemme devant lequel, à les entendre, les grandes banques européennes seraient placées. Certes, elles ne font pas le poids devant les mastodontes américains qui font la loi sur les marchés, ni en terme de capitalisation boursière, ni de retour sur capitaux propres (ROE). Mais la concentration qu’elles voient comme recours en ces temps de vache maigre question rendement rencontre de gros obstacles. Question vocabulaire, elles préfèrent d’ailleurs parler de « consolidation » pour ne pas rebuter.

L'actualité de la crise : UNE BULLE TROP LOIN, par François Leclerc

Billet invité.

Après avoir sauté un premier obstacle, l’Europe reste à un tournant. Aujourd’hui mercredi, le Portugal a réussi son émission obligataire à un taux légèrement inférieur à la précédente, mais qui reste prohibitif. Soit 6,716%, un prix « acceptable et même favorable vu le contexte » selon Fernando Tereira dos Santos, le ministre des finances. Ayant valeur de tirs de préparation chez les artilleurs, l’intervention vigoureuse de la BCE sur les marchés de ces derniers jours n’y étant pas pour rien.

C’est reculer pour continuer de sauter, car de telles conditions aboutissent à renchérir le poids de la dette, … Lire la suite